Pourquoi il est urgent d’informatiser toutes les communes de Madagascar


Efa ela izy ity no tokony navoaka fa adino ka dia indro atolotra ny CENI

Deux infos qui m’ont fait « tilter » en 2015 :
– Le ministre de l’économie a annoncé qu’en 2017 il va falloir dépenser trente quatre millions de dollars pour recenser la population malagasy, un exercice que nous devons faire tous les 10 ans selon les experts des nations unies.
– Selon les annonces du PNUD à l’époque, les élections de 2013 et 2015 nous auraient coûté 71 millions de dollars.

Pourquoi ces infos m’interpellent?
Parce 105 millions USD, c’est à peine 15 millions de USD de plus que le coût d’une informatisation haut de gamme de toute la nation avec un système électrique solaire renouvelable.
Sachez que la mise en place d’un système solaire de 20 Kwh avec les supers batteries PowerWall d’Elon Musk et des panneaux monocristallins (nous sommes ici dans la meilleure technologie solaire qui existe à ce jour) coûterait 6.000 USD de batteries, 1.900 USD de panneaux solaires (pour produire 2.500 Wc) et environ 1.000 USD d’électronique. Le calcul est simplifié mais en gros avec 8 heures d’ensoleillement par jour, 2.500 Wc de panneaux Pv produisent 20.000 wh. Et 20 Kwh c’est la consommation « à la louche » d’une maison avec un frigo, une télé, un chauffe eau électrique et 2 ordinateurs pendant 2 jours.
A cela, on va rajouter un serveur bien gonflé en RAM et disques durs comme un HP Proliant sous Linux par exemple, avec un système de sauvegarde redondant RAID 5 connecté en permanence à un serveur central. Les connaisseurs reconnaîtront une petite configuration bien robuste d’un serveur évolutif capable de servir n’importe quelle commune de Madagascar, y compris celle de la Capitale.  On comptera 10.000 USD pour un tel système.
On a ainsi le top du système solaire et 2 jours de réserve pour 19.000 USD. Ce sont des évaluations qui peuvent être affinées et améliorées bien sur.
Maintenant prenez votre calculette, sur les 1693 communes de Madagascar, l’installation d’un tel système coûterait 32.200.000 USD.
On y rajoute un serveur central, je vous passe les détails de geek mais disons une installation disposant d’une puissance capable de mettre toutes les données de la nation en ligne coûterait à la louche 1 million de USD.
Pour les jours d’élection, on déploie des terminaux avec des lecteurs biométriques d’empreinte et d’iris infalsifiables, dans les 17.544 fokontany. Un tel terminal transportable avec une batterie pour tenir 2 jours entiers coûterait au grand maximum 5000 USD  soit environ 88 millions USD pour l’ensemble du territoire.
32+88=120, le chiffre annoncé plus haut.

Mais qu’y gagne-t-on?
Plus de démocratie, plus de sécurité et un meilleur service public.
Un système avec des lecteurs biométriques permettrait d’effectuer le processus de vote, 10 fois plus vite que le processus actuel (plus de liste à vérifier, plus de bulletin à cocher, …). Un seul terminal par fokontany est donc largement suffisant. Les résultats seront connus immédiatement sans possibilité de falsification comme aujourd’hui.
Démocratiquement, avec un tel système, on pourrait faire des élections au niveau national, régional ou communal toutes les semaines si on veux avec comme seul coût, la mise en page informatique et la configuration de la collecte des données. Un jeu d’enfant que n’importe quel informaticien peu mette en place et une élection ne coûterait plus alors que quelques dizaines de milliers de dollars pour la plus compliquée (une élection communale au niveau national) alors qu’aujourd’hui on est obligé de mendier auprès de la terre entière pour demander l’avis de nos propres citoyens.
Un meilleur service public. Plus besoin de recensement, ni de refaire la liste électorale à chaque fois, puisque la population est identifiée en permanence au niveau des fokontany tant pour son état civil que sa localisation. Outre le fait qu’on économiserait 3,4 millions de dollars par an (34 millions de dollars/10 ans), on aurait une cartographie exacte de la population avec des statistiques fiables. Le suivi administratif du mouvement de la population serait également un jeu d’enfant.
Sur le plan sécuritaire, une base des données biométriques facilitera également l’identification des personnes et par conséquent toutes les transactions administratives de quelque ordre que ce soit. Ainsi les prises d’empreintes lors d’un cambriolage prendra tout son sens puisque chaque personne ayant une CIN aura forcément ses empreintes dans la base de données. Mieux (ou pire), en cas d’urgence on pourrait cibler les sms pour contacter les personnes qui sont susceptibles d’être des donneurs de sang le plus près de la victime …

 

 

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Un commentaire pour Pourquoi il est urgent d’informatiser toutes les communes de Madagascar

  1. Felix ANDRI dit :

    ilay fifandanjan’ny fijery « fohy – antonony – lavitra » EZAKA no mila fomba (méthodologie) fampitàna mirindra tsy manohina ny :

    Nentim-pahaRazana sy ny Nentim-pahaZarana (Réforme et Ouverture)

    Refy – Lanja – Fatra @ toe-tSaina Malagasy no mila – norme vaovao) mifanaraka @ vaninandro ankehitriny..

    Fitaovana Fanisaina (computer – ordinateur)

    FiovamPenittra mahery vaika tsy azo hidifirana ny :
    ..
    Fenitra Vakanisa
    Enjeu Numérique
    Digital Turn

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